Au revoir, Kickstarter !
Plusieurs dirigeants de studios de développement ont uni leurs forces pour lancer une sorte de Kickstarter spécialisé dans le jeu vidéo. Baptisée Fig, cette nouvelle plateforme permet d'investir dans un titre comme on investit dans une société — avec toutefois de nombreuses barrières. Que cela se traduise par un petit coup de pouce financier ou une publicité inespérée, le passage d'un jeu sur l'une des principales plateformes de financement participatif du Web n'est que rarement stérile. Il est évident, toutefois, que ces plateformes ne sont pas adaptées aux besoins de tous les studios. Si un petit projet indépendant peut effectivement collecter des fonds suffisants en échange de quelques lots de
goodies, il est très difficile de financer un projet ambitieux par l'intermédiaire de ce mécanisme. Pour attirer de gros investisseurs, il n'y a guère de secrets : il faut offrir une rémunération proportionnelle aux recettes générées.
Or, c'est précisément ce que Fig tâche de faire. Lancé par Justin Bailey (COO chez Double Fine) avec le soutien de Tim Schafer (PDG de Double Fine), de Feargus Urquhart (PDG d'Obsidian) et de Brian Fargo (PDG d'inXile Entertainment), le nouvel entrant sur le marché du
crowdfunding se distingue à la fois par son orientation claire vers le jeu vidéo et par son double mécanisme de financement. En pratique, cela signifie qu'il est possible de promettre 20 $ en échange d'une copie du jeu, mais aussi de sortir un chèque de 10 000 $ en échange d'un retour sur investissement sonnant et trébuchant annexé aux ventes du titre.
Attention toutefois à ne pas s'emballer. Malheureusement, il n'est pas à la portée de chacun de miser son argent de la sorte. Si M. Tout-le-monde peut réserver le pack "1 copie du jeu + 1
artbook + 1 photo du développeur en vacances" pour 60 billets verts, il est nécessaire d'appartenir à la caste des "
Accredited Investors" aux yeux de la SEC pour réaliser un investissement à proprement parler. Or, ce statut ne concerne pas les personnes privées pesant moins de 1 million ou empochant moins de 200 000 $ par an. Autant dire que cela écrème tout de suite la liste des mécènes potentiels. Une liste qui se réduit encore un peu plus avec l'obligation de disposer d'un identifiant auprès du fisc américain — les bénéfices étant naturellement taxés chez l'oncle Sam.
À l'heure où nous écrivons ces lignes, Fig n'héberge qu'un unique projet :
Outer Wilds.
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